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Jardin secret

Edition L’Age d’Homme, 2007

Ces dix premières nouvelles de Matthieu Mégevand ne peuvent être définies par un seul adjectif, même si noir convient à la plupart d’entre elles. Cependant, aucune n’est sombre ou désespérée comme on l’entend généralement ; aucune ne relève de ce que Gombrowicz appelait « l’exploration superficielle et monotone des profondeurs ». Si la solitude, la nostalgie et la mort sont très présentes dans ce recueil, elles sont abordées avec un ton nouveau, non dépourvu de rouerie, voire d’incongruité. L’on trouvera dans ces textes écrits au cordeau des atmosphères dans lesquelles l’absurdité et la beauté de la vie se mélangent de façon troublante.
Ainsi, dans Jardin secret, où est mise en scène une surréalité qui gagne les mots mêmes : « Je sais il faudrait sans doute parler un peu de moi ou de vous mais que dire les fleurs se fanent les pétales jaunes sont tristes et le jardin secret est perdu. Oui le jardin secret fane lui aussi vous l’ignoriez sans doute mais lorsque l’hiver approche ce jardin s’évanouit comme les autres et devient sec rigide inaccessible. Et l’hiver d’une voix de vent susurre déjà il est temps il est temps. Alors essayons mais je doute oui je doute je le sens. »